L'Atelier Théâtre du lycée Professionnel Jean Durand de Castelnaudary

In Cid dance

d'après Le Cid de Pierre Corneille

mise en scène : Michaël Therrat
assisté de Christophe Campos
lumière : Karine Abauzit

avecavec

Nina DE VECCHI, Chimène
Nouhayria MADI, Elvire
Samantha MAZZEI, La Reine
Nassima BEN BOIAZZA, Eleonor
Elisa HULCOCQ, Le Page
Bastien GASC, Le Comte de Gormas & Le Roi
Jean VEY, Don Diègue, père de Rodrigue
Arnaud VIDALLON, Rodrigue
Kévin HENNETON, Don Arias
Amélie GAILLARD, Don Alonse
Tristan LUPANO, Don Sanche

 

Notes de mise en scène

Trois tréteaux - qui ne se ressemblent pas - symbolisent trois valeurs, à savoir, la famille, l’honneur et la passion. Ainsi les personnages évoluent dans l'espace en considération de ces trois points de vue. Le trône du roi est placé au coeur du public, face à la scène. Les spectateurs sont directement partie prenante de la pièce, en tant que courtisans obligés.

L'espace concourt à raconter l'histoire et les enjeux entre les personnages avant même qu'ils ne prononcent un mot. Les tréteaux signifient à la fois le couple, le duo, le duel, les assises, le temps, les passions immobiles ; ils sont tout autant échafaudages du cœur, de la bravoure et de la gloire.
Nous avons cherché à exploiter l'accessoire "tréteau", comme élément de décor et outil ou instrument, dépliant ainsi le sens des signifiés dans la mesure des possibilités offertes par le texte signifiant.

L'espace scénique impose ainsi un éclairage précis dont le jeu des acteurs est tributaire et bénéficiaire tout à la fois. Contrainte et liberté se meuvent alors conjointement afin d'extraire du texte toute sa saveur en rendant à l'action sa primeur. Car ici, nous avons voulu que la parole soit acte. C'est pourquoi nous avons taillé dans le texte de Corneille pour en faire un matériau pédagogique au service des élèves. Le souhait qu'ils s'approprient une oeuvre du répertoire en la rendant davantage accessible, répondait dans le même temps à leur désir de se confronter aux exigences de la concentration et de l'expression. Une initiation à la danse en couple "tango" fut aussi proposée. La musique du tango vient comme métaphore de la circularité du sang - de la famille - symbole des liens transgénérationnels et fusionnels. D'autres musiques vinrent se rajouter pour servir les enchaînements entre certaines scènes et/ou actes, ou encore pour accompagner les modifications spatiales.

Espaces d'ombres et de lumières, ce Cid-là se veut ludique, entre des mouvements d'admiration et de peine, de désolation et d'effusion, passant des territoires aux nobles états d’âmes bien affirmés, à ceux des sentiments maladroits et plaintifs, ces "incidents" révèlent - s'il en était encore besoin - les élans d'une jeunesse en mal d'héroïsme et dont, sans doute, les modèles nous échappent... Adolescence sidérale, obsolescence des ancrages, sans rage aucune, la force du désir génère un nouvel imaginaire, qu’on le nomme progrès ou évolution, chez Corneille, il y a déjà en germe toute la diffraction du sujet, quand, encore, les masques demeurent suspendus face à l'illusoire éternité.

Présentation le mardi 15 avril 2008 au Gymnase Pierre de Coubertin à Castelnaudary, à 15h00
dans le cadre des 7ème rencontres théâtrales Méditerranéennes. (photos)
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